À la fortune du mot

< mardi 24 mars 1998 >
Vocabulaire

Dernier volet de notre enquête sur l'origine des noms de métiers...

Paparazzi. Federico Fellini se doutait-il que le Paparazzo de sa Dolce vita donnerait son nom à cette race, mal en cour actuellement, de chasseurs de photos indiscrètes ? Le cinéaste italien aurait voulu évoquer par là le bourdonnement incessant de celui qui harcèle sa malheureuse victime...

Sage-femme. Une fois n'est pas coutume, c'est sur la masculinisation que l'on achoppe... depuis que la profession s'est ouverte aux hommes, en 1980 ! Le fait que les équivalents (sage-homme, maïeuticien, parturologue, matron) ne se soient pas imposés suffit à prouver que le machisme n'explique pas tout. Profitons-en pour rappeler que l'adjectif sage s'appliquait jadis à quiconque se montrait habile dans son art...

Secrétaire. À l'origine, il s'agissait tout bonnement de désigner une personne capable... de garder un secret ! Rappel utile, quand la tradition — un tantinet misogyne, il est vrai — veut que nos secrétaires soient de fieffées bavardes...

Sommelier. Qui pourrait le croire ? Si ce spécialiste de la cave a jadis levé le coude, ce fut d'abord pour conduire les bêtes de somme... C'était là, en effet, sa fonction principale au temps de Charlemagne, avant que ses compétences ne soient étendues, sous Louis XI, aux vivres et aux boissons.

Vétérinaire. En plus de la bouteille, celui-là a surtout pris du galon ! N'était-il pas, à l'aube de sa carrière, le modeste palefrenier chargé des veterina, autrement dit des animaux âgés, devenus impropres au combat, et que l'on n'employait plus guère qu'à l'arrière ?