À la fortune du mot
Mieux vaut faire envie que pitié... et disposer de deux mots là où un seul suffirait ! Il n'est pas sûr, cela dit, que la remarque vaille pour la prononciation...
Cheptel. Les puristes ne font pas entendre le p et prononcent chtel. Mais le gros du troupeau ne suit plus !
Imbroglio. La tendance à la francisation est nette, quand bien même la prononciation à l'italienne, qui escamote le g, garderait ses adeptes. Il semble même préférable d'imiter ces derniers lorsque l'on a affaire à un nom propre tel que Modigliani.
Imprésario. Ce s est rarement prononcé comme un z, en dépit de toute logique : le mot est d'origine italienne, et non espagnole !
Jungle. La prononciation traditionnelle avec on est de plus en plus éclipsée par celle avec un, au grand dam de Jacques Capelovici !
Magnat. Certains l'alignent sur magnum, d'autres sur magnanime. Les dictionnaires ont renoncé à trancher, au contraire des puristes qui continuent à préconiser la première solution.
Mœurs. Bien que Larousse et Robert la présentent toujours comme facultative, la prononciation du s a les faveurs du grand public.
Nombril. Aux yeux des traditionalistes, le l final est muet, au même titre que ceux de fusil et d'outil. La prononciation courante ne l'en aligne pas moins sur ceux de péril et de profil !
Patio. Hanse semble plein d'indulgence pour ceux qui assimilent ce t à un s. Les dictionnaires ont eux aussi entériné cette variante peu compatible, pourtant, avec l'origine espagnole du terme.
Pupille. Ceux qui prononcent ce mot comme ville se sentent de plus en plus... orphelins. Et ce n'est pas le fait que la majorité se règle plutôt sur camomille qui les calmera !