De A à... Zemb

< mardi 9 février 1999 >
Complément

Le professeur Zemb, nous l'avons vu ci-contre, n'a pas tort sur le fond. Il est même à craindre qu'il ait raison quand il affirme, péremptoire : « Aucun des candidats n'a découvert la faute. » Pour que les candidats la découvrissent, en effet, il eût fallu qu'elle fût inédite chez Pivot, ce qui n'est pas vraiment le cas, que l'on en juge  : « ...les comédiens (...) s'étaient évertués et plu à reconstituer de leurs mains les décors. » (demi-finale 1985) ; « ...des invités qui, après s'être plu, souri, congratulés, parlé et interrogés, s'étaient hardiment saisis de butyreuses religieuses... » (finale 1985) ; « Que d'onomatopées se sont ressemblé, concurrencées, apostrophées, nui, exclues ! » (finale 1988) ; « Très vite, ils se sont chamaillés, déplu, nui et, disons-le, engueulés. » (finale 1991) ; « ...après vous être parlé, interrogés, escrimés..., vous rendez votre tablier ? » (demi-finale 1994). En fait, si personne, à l'Opéra, n'a donné de la voix, pas même les anciens champions à qui la chose aura tout au plus arraché une grimace indulgente, c'est que, depuis quinze ans que cela dure, il y a prescription... Ce que le Figaro vient de dénoncer sur le ton du J'accuse zolien a été dit, le 11 octobre 1985, par... les Informations dieppoises ! Ce que l'on nous présente comme un « scoop » (et qui relève bien plutôt du secret de Polichinelle) a été aussi mentionné par le journal belge la Meuse, dès 1988. C'est beaucoup pour une faute que « personne n'a signalée à ce jour »... Pourvu que les finalistes, qui ont pu se sentir agressés par le procès d'intention que leur faisait là M. Zemb, n'aillent pas à leur tour faire preuve de mauvais esprit ! En imaginant par exemple que si la réaction du cher professeur a été à ce point tardive, c'est qu'il n'a découvert la règle que récemment...