Le fond et la forme

< mardi 4 mai 1999 >
Complément

En se procurant, pour la modique somme de 885 F, la brochure de 138 pages dont il est question ci-contre, Mme Monique Pannecoucke, de Villeneuve-d'Ascq, ne s'attendait sûrement pas, l'ouvrage fût-il édité par l'Institut de Poitiers-Futuroscope, à une orthographe aussi... avant-gardiste ! Scandalisée (on le serait à moins), elle n'a de cesse, depuis lors, qu'elle n'obtienne le remboursement de son achat, ce qui lui a été catégoriquement refusé jusqu'ici : au dire de l'organisme de formation, ces « quelques erreurs » (!) ne gêneraient en rien la compréhension du cours. Il est vrai que l'on est enclin à imiter un maître qui écrit : « Lors de la saisie des textes, vous devez respectez (sic) certaines règles de base propre (re-sic) à la dactylographie. » De même, on ne peut qu'avoir confiance en un correcteur dont on vous dit qu'il va repérer vos fautes d'orthographes (sic encore). Et comment pourrait-on douter du bien-fondé des conseils que l'on vous prodigue en matière de correspondance, quand le « résultat à obtenir après toutes les manipulations » contient cette irréprochable formule : « Je vous demanderez (sic toujours) de nous faire parvenir au plus vite... » ? Pour notre part, nous pensons, avec notre lectrice, que le fond n'est que trop souvent, hélas, à l'image de la forme : comment comprendre des instructions rédigées dans un tel sabir, d'autant que le style et la ponctuation, est-il bien utile de le préciser, sont à l'image de l'orthographe ? Autre question que ne manque pas de poser, avec une certaine gravité, Mme Pannecoucke : était-il indispensable que le ministère de l'Éducation nationale, de la Recherche et de la Technologie cautionnât de sa prestigieuse signature un « cours » tel que celui-là  ?