Le juste prix ?
Le Thésaurus de Larousse fait partie des ouvrages qui sont offerts aux lauréats des Dicos d'or. « De quoi élever sérieusement le niveau de la compétition », affirme le magazine Lire de janvier. Nous ne doutons pas, à vrai dire, que les concurrents puissent tirer profit de cet ouvrage « de référence ». À condition, bien évidemment, qu'ils aient le réflexe salutaire d'ajouter un accent circonflexe à ratelier (page 233) ; de le retirer à gnôme (68), côteau (91, 602), sûr au sens d'« acide » (265), syndrôme (271), râcle (555), fûtaie (569) et fûtaille (613) ; de le préférer à l'accent grave dans trève (48) et rèche (238) ; de le déplacer dans flanôcher et flanôter (367) ; d'accorder à amuissement (513) le tréma dont on a généreusement (et à tort) coiffé Groënland (198) et mazdéïsme (334) ; d'ôter à hypéronyme (37), vergéture (238), éthnomusicologie (540) et éxagéré (588) leur accent superflu quand en deça de (295) et repréhensible (477) sont visiblement en manque ; de transformer l'accent grave d'arrièrer (100) en accent aigu ; de rendre à sur le champ (96), cou de pied (221), prêter main forte (222, 333), savoir faire (395), hold up (492), vademecum (521) les traits d'union dont, pour compenser sans doute, se sont indûment parés démocratie-chrétienne, extrême-gauche et extrême-droite (461), s'il-te-plaît et s'il-vous-plaît (516), château-fort (600) et quart-de-finale (624) ; de rétablir l'apostrophe dans prudhomal (462) ; de se demander, enfin, quelle différence il peut bien y avoir entre allégement et... allégement (496). Si l'ampleur de la tâche rebute, on peut aussi et plus simplement s'en remettre aux autres ouvrages de la collection Larousse, laquelle — heureusement ! — a habitué ses admirateurs (nous en sommes) à beaucoup mieux.