À la fortune du mot
« Tout ça ne vaut pas un beau menhir ! » avait coutume de décréter le chauvin Obélix. Ne lui jetons pas pour autant la pierre. D'ailleurs, le petit monde des tumulus et des mégalithes est moins... monolithique qu'on ne le pense. En témoigne ce tour du propriétaire...
Bétyle. Cette pierre sacrée de l'Arabie préislamique qu'évoque la Bible n'était autre, pour l'hébreu Bêth-El, que la « maison de Dieu ».
Cairn. « Tas de pierres » au regard du gaélique, ce tertre artificiel a trouvé une seconde jeunesse en devenant, chez les alpinistes, le monticule que l'on élève pour marquer son passage.
Cromlech. Mot gallois signifiant « pierre (lech) courbe (crom) ». Il ne s'agit pas ici d'un mais de plusieurs menhirs disposés en cercle, ou encore en ellipse.
Dolmen. C'est au sens propre une « table de pierre » qui, la plupart du temps enfouie sous un tumulus, faisait probablement office de chambre funéraire.
Galgal. Autre amas de pierres (gal figure en gaélique le simple caillou), mais celui-ci renferme une crypte. Attention au pluriel, lequel fait galgals et non « galgaux » !
Menhir. On retrouve là le men (« pierre » en bas breton) de dolmen. Il s'agit cette fois de la « pierre longue (hir) », dressée pour symboliser l'attente de l'union divine. Tout comme le bétyle susdit, l'obélisque égyptien, voire la flèche du clocher...
Mound. Ce mot — anglais — s'est surtout appliqué aux monuments de l'Amérique précolombienne.
Peulven. Quand ils le citent, soit sous cette forme soit sous celle de peulvan, les dictionnaires en font un quasi-synonyme de menhir. À en croire Pierre Jakez Hélias dans son Cheval d'orgueil, il s'agirait même là du « vrai nom breton » de ce « pieu de pierre » destiné à fixer l'âme d'un mort.