Par mots et par vaux
Un lecteur du Tarn (mais oui !) s'étonne de nous voir employer comme à l'accoutumée, expression qu'il juge fautive. Nous n'en jurerions pas. Certes, il s'est trouvé naguère des puristes pour la condamner : à leurs yeux, à l'accoutumée signifiant déjà « conformément à l'habitude », le comme était de trop. Mais cet ostracisme, dont Voltaire le premier se souciait comme d'une guigne, a beaucoup vieilli. La tournure incriminée figure aujourd'hui chez Robert et Hachette. Jouette la cite sans le moindre état d'âme. Quant à Hanse, il remarque, sans s'émouvoir davantage, que l'expression est « généralement introduite par comme ». Faut-il crier au laxisme ? Nous ne le pensons pas, dès lors que cette évolution nous paraît respectueuse de la logique, comme du sens nouveau de l'expression. Celle-ci ne marquant plus, si l'on en croit Larousse, une conformité à l'habitude (« comme de coutume ») mais cette habitude seule (« à l'ordinaire », « d'habitude »), comme n'a plus rien de redondant. Comment s'offusquer de comme à l'accoutumée quand on ne trouve rien à redire à comme à l'ordinaire, comme d'habitude ?