À la fortune du môme
Pour ce qui est du vocabulaire, l'enfant n'est pas le dernier à faire des petits ! En témoigne cet échantillon, qui n'a rien d'exhaustif...
Bambin. Celui-là nous vient de l'italien bambino, lequel s'est d'abord appliqué au seul Enfant Jésus.
Gosse. D'origine obscure. Altération de gonze ? Emprunt au provençal gousse, « petit chien » ? La variante lyonnaise gone serait due, elle, au verbe provençal goner, « vêtir sans goût ».
Lardon. Plus affectueux que péjoratif, ce terme d'argot est vivace depuis la fin du XIXe siècle.
Loupiot, iot(t)e. De loup, appellatif affectueux.
Marmot. Le mot a d'abord désigné un singe puis, par référence à la laideur de l'animal, un heurtoir de porte représentant une figure grimaçante, comme l'atteste l'expression croquer le marmot...
Mioche. Descend de la mie de pain. Rien d'étonnant à ce qu'il s'oppose à notre vieux croûton !
Môme. Origine peut-être onomatopéique, dans la mesure où le m (que l'on retrouve en abondance dans cette colonne) traduit à merveille le marmonnement du petit enfant.
Morpion. Ce « pou du pubis » a, dès le XVIIe siècle, servi à désigner un gamin, de préférence importun.
Mouflet, ette. Sans doute parce que le masculin moufle se rapportait autrefois à un visage joufflu, rebondi... Que l'on songe à mufle !
Moutard. Avatar du franco-provençal moulte, « (chèvre) sans cornes », et par conséquent très jeune ?
Pitchoun. Le « petit » de la Provence. Qui pourrait l'ignorer depuis Fanny ?
Poulbot. Titi montmartrois qui doit son nom au dessinateur Francisque Poulbot (1879-1946).
Rejeton. Métaphore horticole, le terme désignant à l'origine une nouvelle pousse.