British go home !

< mardi 30 juin 1998 >
Vocabulaire

Quand bien même la coquille décrite dans les colonnes ci-contre devrait quelque chose à l'habitude britannique de ne pas accorder l'adjectif avec le nom, nous n'aurons pas l'outrecuidance d'en rendre responsable notre ministre de l'Éducation nationale, Claude Allègre, sous prétexte qu'il nous a récemment invités à ne plus « considérer l'anglais comme une langue étrangère ». Au demeurant, qu'il se rassure : son conseil est suivi depuis longtemps par nos élèves et étudiants, lesquels se laissent allègrement influencer, dans leurs écrits, par de faux amis venus d'outre-Manche. Voici le portrait-robot de quelques-uns de ces hooligans, qui sont parvenus à s'infiltrer dans notre orthographe...

Addresse. Ce second d a beau passer comme une lettre à la poste, il n'en est pas moins indésirable sur le sol de France. L'expulser d'urgence !

Aggression. N'ajoutons pas la violence verbale à la violence physique : ces deux g sont un mauvais coup de plus porté à notre langue.

Baggage. Autre redoublement du g, imité de l'américain. Un tel excédent de bagages risque de vous faire passer pour... un ballot !

Comfortable. Un bras supplémentaire au n ne rendra pas le fauteuil plus confortable...

Guardian. Ce célèbre journal britannique n'a évidemment rien à voir avec notre gardian camarguais.

Language. Le premier au hit-parade (pardon, au palmarès !). Raison de plus pour surveiller de près notre langage...

Rhythme. Qui a dit que l'orthographe française était alambiquée ? Notre rythme est bien moins tarabiscoté que le rhythm anglais ou le Rhythmus allemand !

Traffic. Même aux heures de pointe, le nôtre se contente d'un f.