À la fortune du mot
Quand vous ne disposeriez pas de la particule, la fonction de Premier ministre ne vous en tente pas moins ? Sachez qu'il vous faudra d'abord en maîtriser le langage. On peut à la rigueur concevoir qu'un chef de gouvernement fasse n'importe quoi, mais en aucun cas qu'il s'exprime n'importe comment. Ci-dessous, en caractères gras, ce qu'il ne faut jamais dire, fût-ce sous la torture. En regard, la formule « politiquement correcte ». Et si vous désirez en savoir plus, ne manquez pas de vous reporter au désopilant petit livre de l'inénarrable Jean-Loup Chiflet : Et si on appelait un chat un chat ? (coll. Mots et Cie).
Augmentation d'impôts : élargissement du taux de base.
Banlieue : périphérie.
Brutalités policières : excès physiques non appropriés.
Contrôle de l'immigration : maîtrise des flux migratoires.
Divergences d'opinion au sein du gouvernement : majorité plurielle.
Expulsion doublée d'une interdiction de territoire : reconduite à la frontière.
Français : les Françaises et les Français.
Ghetto : zone urbaine sensible.
Injustice : législation compliquée et insatisfaisante.
Licenciement des plus de 50 ans : optimisation des ressources humaines.
Pays riches : pays du Nord.
Présence policière dans les banlieues : saupoudrage d'îlotiers dans les cités.
Quartiers dangereux : zones de non-droit.
Récession : période provisoire de réajustement.
Reconversion : compétences mobilisables.
Rétablissement de l'ordre dans les cités : reconquête républicaine des quartiers.
Service minimum : continuité du service public.
Tiers-monde : pays du Sud.