À la fortune du mot

< mardi 22 octobre 2002 >
Vocabulaire

Les temps sont durs, et pas seulement le passé simple ! Le mot lui-même prédispose aux dérapages orthographiques, pour peu qu'il entre dans certaines expressions à risque. Florilège...

À contretemps. Quand Robert, au contraire de Larousse, maintiendrait la graphie contre-temps dans le domaine musical, les deux éléments sont soudés dans la locution adverbiale (« mal à propos, au mauvais moment »).

De temps à autre. D'aucuns sont tentés de mettre un s à autre. À tort !

De tout temps. Longtemps on a hésité sur l'orthographe de tout. La variante de tous temps marque nettement le pas, et il convient désormais de lui préférer le singulier.

Entre-temps. Le trait d'union est aujourd'hui préconisé par tous les dictionnaires.

Quelque temps. Gardons-nous de mettre ce quelque-là au pluriel dans les expressions dans quelque temps, quelque temps après, etc. Il s'agit en effet de l'adjectif qui, au singulier, traduit une indétermination, et non pas du quelques, autrement courant, qui équivaut grosso modo à « plusieurs ».

Avoir le temps matériel de. À cette expression relâchée il vaut mieux substituer le temps nécessaire pour. Reconnaissons avec les puristes que le temps, par définition, n'a rien de matériel !

Au temps pour moi ! Et non pas, comme on le croit trop souvent, Autant pour moi ! L'expression est d'origine militaire et signifie qu'il faut revenir au temps précédent de la manœuvre pour recommencer et parfaire le mouvement. Il est vrai qu'à l'inverse, et pour rétablir l'équilibre sans doute, certains n'hésitent pas à écrire en temps que !