Pêcheurs de perles
Point n'est besoin d'être un adepte du cigare pour... fumer ! Nos lecteurs le font de plus en plus, indignés qu'ils sont au spectacle des outrages que subit, ici et là, notre langue.
La « chère » est triste ! Mme G., de Nieppe, nous a adressé le numéro d'avril du Cahier des enfants, publié sous l'égide des très sérieuses Inspections académiques du Nord et du Pas-de-Calais. Dans un test intitulé Es-tu un spécialiste du goût ?, on relève par deux fois l'expression faire bonne chair. Sans aller jusqu'à gourmander les auteurs de cette brochure consacrée à l'art culinaire, rappelons à tous ceux qui n'auraient pas lu notre article du 30 décembre 1997 que cette locution doit s'écrire, malgré qu'on en ait, faire bonne chère.
Haro sur l'Euro ! Tout aussi agacé, ce Dunkerquois, par la propension grandissante de plus d'un média à gratifier la devise européenne d'une majuscule qui n'a pas lieu d'être. Volonté inavouée de convaincre les usagers peu enthousiastes des vertus de la monnaie unique ? Confusion avec l'Euro de nos footballeurs ? Toujours est-il que ladite majuscule, inventée de toutes pièces, ne s'impose pas plus, souligne B.C., qu'elle ne s'imposait dans franc...
Cas d'espèce. Autre incorrection de taille, qui hérisse le poil (qu'il avoue dense) de D.D., de Bavay : la tendance, des plus coupables, à faire d'espèce un masculin quand il est lui-même suivi d'un nom masculin. Le plaignant affirme même avoir entendu M. Jean-François Deniau, écrivain et académicien de surcroît, évoquer dans une récente émission télévisée un espèce de réveil. Si la chose est exacte, il y a de quoi, en effet, être sonné ! Nous y reviendrons sous peu.