Trop, c'est trop !
Diabolisé, Nicolas Sarkozy ? Il ne nous appartient pas d'en juger et nous nous garderons bien de nous aventurer ici hors de notre sphère de compétence. Ce qui n'est pas douteux, en revanche, c'est qu'il arrive aux observateurs de la vie politique d'en rajouter, linguistiquement parlant, quand une cuillère suffirait ! En témoignent, fussent-elles entourées de guillemets, ces « excessivités » imputées au maire de Neuilly et relevées dans les colonnes de notre confrère le Journal du dimanche, le 22 avril. Sans vouloir préjuger du fond, encore une fois, excès nous paraissait mettre la barre assez haut. Aurait-on oublié que ce substantif existe pour éprouver le besoin subit d'en forger un nouveau, à partir de l'adjectif dérivé ? Il est vrai que le travers ne date pas d'hier. Un certain François Bayrou, agrégé de lettres classiques de formation, n'avait-il pas déjà stigmatisé, il y a quelque cinq ans, l'attitude « sectariste » d'Alain Juppé... là où sectaire eût mieux fait l'affaire ? Notre vocabulaire, qu'on se le dise, est suffisamment riche pour se passer de telles surenchères...