Révisez votre vocabulaire footballistique
avant la Coupe du monde !

< dimanche 10 juin 2018 >
Chronique

Accrochez votre ceinture, ça va commencer... Petit tour d'horizon de ces mots dont on va vous rebattre les oreilles un mois durant : gageons qu'ils feront froncer plus d'un sourcil du côté du quai Conti !

Adversité. Bien qu'aucun dictionnaire ne légitime cette acception, le mot, dans ce milieu, est devenu synonyme d'opposition : « On attendra une autre adversité pour juger. » Le « sort contraire » qui faisait les beaux soirs des tragédies de Racine peut aller se rhabiller. D'un maillot floqué Neymar, bien sûr.

Appuis. Pour le joueur de champ comme pour le gardien de but, il sied de rester le plus longtemps possible sur ceux-ci. En clair, mieux vaut être debout que sur le c... ! Mais, dit comme ça, cela fait beaucoup moins chic.

Débrief. Vous n'avez pas fini d'en briffer (non, ce n'est pas une coquille : ce briffer-là est bien de chez nous et signifie « manger »). Le fait qu'on ait raccourci débriefing rend plus aléatoire encore la concurrence de notre... réunion-bilan !

Entame. De ce mot passé du tapis vert des jeux de cartes au gazon du foot, on retiendra sans doute qu'il a hâté la fin du début...

Jouer. Plus personne ne s'étonne que l'on « joue les Espagnols » plutôt que « contre eux ». Si seulement c'était au sens de « se jouer d'eux » !

Négocier un ballon. Le verbe négocier ne se disait jusqu'ici, chez les pilotes et au sens figuré, que d'un virage. Mais les footballeurs, qui s'y connaissent en négoce, ne pouvaient que saisir la balle au bond...

Opportunité. Plus recherché et — forcément ! — plus neuf qu'occasion. Tout ce qu'il fallait à un sportif qui entend prouver que la tête ne doit rien aux jambes.

Réalisme. Chacun sait désormais qu'est réaliste une équipe qui marque sur les rares occasions qu'elle se procure. Plus grand-chose à voir avec le réalisme d'un Flaubert, mais il faut bien vivre avec son temps...

Sifflet. Sert aussi pour celui qui en use, c'est le contraire de la pile Wonder ! Ainsi, Clément Turpin sera « le seul sifflet français du Mondial ». On a envie de crier : « Vas-y, biloute  »

Temps additionnel. Au rancart, les « arrêts de jeu » d'hier ! Mais le fin du fin est encore, avec Stéphane Guy sur Canal +, d'annoncer « quatre minutes de bonheur en plus ». Et tant pis pour les cardiaques qui choisiront ces dernières pour faire leur infarctus...