Soyez vous aussi
maître du zodiaque...

< dimanche 6 août 2006 >
Chronique

Décidément, cet été aura été de bout en bout marqué par l'astrologie. Ce fut d'abord Raymond Domenech qui, au dire des gazettes et en dépit de ses dénégations répétées, s'en serait passablement inspiré pour choisir ses Bleus. Pas sûr, pour autant, que cela lui ait permis de prévoir le coup de bélier de Zidane... Et voilà que, pour nous faire oublier Dolmen et les appas d'Ingrid Chauvin, TF1 déplie, sur toute la largeur de la scène estivale, son... Maître du Zodiaque ! Peu importe, encore une fois, que l'ésotérisme y soit de bazar, l'essentiel n'est-il pas que Francis Huster paraisse beau comme un astre et que Claire Keim promène à l'infini son corps céleste ? Mais laissons là ces enfantillages dignes des « comics » de nos aïeuls pour rappeler aux accros de l'horoscope quelques principes d'écriture. La majuscule, en premier lieu, que l'on doit à chacun des signes et ce, pour d'évidentes raisons de clarté. Il ne ferait pas bon, par exemple, écrire à un représentant de la pègre que vous êtes une balance ! Pas plus qu'il ne serait opportun, Mademoiselle, de confier à votre amoureux transi que vierge vous êtes née et vierge vous resterez, envers et contre tout... Est-il d'ailleurs besoin de souligner que lesdits signes doivent leur identité à des constellations et qu'il s'agit donc bien, à l'origine, de noms propres ? Partant, on se demande bien pourquoi le Grand Robert croit pouvoir s'affranchir de cette majuscule quand son cadet, lui, logiquement y souscrit ! Autre caractéristique sur laquelle, à notre sens, les dictionnaires, Petit Larousse et Petit Robert en tête, n'insistent pas assez : l'invariabilité des intéressés. Seul le Larousse pratique annonce sans barguigner la couleur : « n. et adj. inv. » Et de proposer quelques exemples qui ne donnent pas prise à l'équivoque : « Ils sont tous les deux Taureau », « nos amies sont Lion », « mes frères sont Verseau »... Conséquent, là encore, puisqu'il s'agit en l'occurrence d'ellipses : « Ils sont tous les deux (nés sous le signe du) Taureau », etc. Cette invariabilité nous semble d'ailleurs corroborée par le fait que, quand le nom de la constellation est au pluriel (c'est le cas des Gémeaux et des Poissons), il le reste même quand il s'applique à un individu unique : « Elle est Poissons », propose à titre d'exemple le Petit Robert. Au demeurant, si tout ne vous semble pas parfaitement limpide dans cette trop rapide mise au point, faites-nous... signe !