La chute de l'empire
Il fût un temps — l'attestaient notemment les P.V. de l'époque — où l'on conduisait « sous l'empire » de la boisson. Aux vues de ce qu'on écrit quantités de gazettes à l'occasion de la récente affaire Palmade, les frontières de cette empire retrécissent comme peau de chagrin puisque, neuf fois sur dix, c'est « sous l'emprise » de stupeffiants que la star de l'humour s'est vue décrire. Serait-ce que ce dernier vocable, hier réservé à l'ascendent exercé par une personne, parle davantage à notre imaginaire, ses consonnes « pr » évoquant à merveille une main qui se referme implaquablement sur sa proie ? Ou que l'empire, avec ou sans majuscules, parle plus volontiers, à des Français assoifés de gloire napoléonnienne, d'Austerlitz ou de la Malmaison ? Allez savoir !
fut (passé simple de l'indicatif, et non subjonctif imparfait, d'où l'absence d'accent circonflexe)
notamment
P.-V. ou P-V (si les points abréviatifs sont devenus facultatifs, le trait d'union de procès-verbal, lui, reste indispensable)
Au vu de
ce qu'ont écrit
quantité de (même s'il entraîne un verbe au pluriel, ce nom est invariable quand, employé sans article, il signifie « beaucoup »)
cet empire
rétrécissent
stupéfiants
s'est vu décrire (le participe passé suivi d'un infinitif est invariable quand l'action exprimée par ce dernier est subie par le sujet : ce n'est pas ici la star qui décrit, on la décrit)
ascendant
implacablement
avec ou sans majuscule (une seule lettre est concernée, le « e » initial)
assoiffés (attention aux deux consonnes doubles)
napoléonienne