Optimiser son score
à la Certification Voltaire

Marie-France Claerebout, 2013

Je sais que je vais surprendre parmi ceux qui n'y voient rien que de rébarbatif, mais l'orthographe est sans doute l'une des plus belles choses qui me soient arrivées dans la vie. Avec ma femme et mes enfants, évidemment : je me dois de le préciser pour le cas où ils viendraient à lire ces lignes !

C'est que ladite orthographe m'aura non seulement permis de découvrir, directement ou indirectement, les États-Unis, le Canada, Tahiti, le Kenya, le Brésil, la Thaïlande ; mais encore de forcer plus d'une porte, de m'immiscer dans plus d'un milieu qui, sans son entremise, me seraient à jamais restés interdits.

En l'occurrence, j'ai parfaitement conscience d'être un privilégié. L'exception, comme on aime à dire dans ce sérail-là, qui confirme la règle. On ne reverra pas de sitôt les compétitions internationales et largement médiatisées qui firent les beaux jours de l'ère Pivot. Il ne sera plus donné avant longtemps à un potache qui suait sang et eau sur ses dictées de cinquième — plus d'eau que de sang, quand même ! — de troquer, comme dans un rêve, son anonyme pupitre contre une tribune de l'ONU qui, par tous les pores de son bois, transpire l'histoire.

Cela dit, et pour peu que l'on sache ne point confondre la paillette des mots avec le grain des choses, l'essentiel n'est pas là. Le principal est bien plutôt que l'orthographe soit un monde en elle-même, riche de plus de merveilles que le nôtre n'en proposera jamais, et accessible, celui-là, à tout un chacun : il sera toujours loisible, qu'on se le dise, de préférer, pour ses vacances, le Larousse au Larzac !

Toutes choses que révèle et illustre ce passionnant ouvrage de Marie-France Claerebout. On en oublierait presque qu'il se veut d'abord un outil — prodigieusement efficace — pour réussir la Certification Voltaire, sésame de plus en plus convoité sur le chemin ô combien cahoteux du premier emploi. Ludique, plein d'humour, instructif en diable, bourré d'idées et de vitamines mnémotechniques, il se lit surtout comme un roman. Ce roman de la langue française entamé il y a quelque douze siècles et dont personne, à vrai dire, n'a hâte de connaître le dénouement. À l'heure de la mondialisation, il n'est d'ailleurs pas sûr qu'il nous enchante.

La formule de cette potion magique qui, en matière d'orthographe, vous rendra peu à peu invincible ? La difficulté, ici, est moins une ennemie qu'une complice : avant d'en triompher, on apprend à l'aimer, à en sourire souvent. Là est le secret. Et celui-là, n'en déplaise au Pagnol du Château de ma mère, il était grand temps de le dire. Aux enfants comme aux autres.