Le livre du jour
LES JOUTES AUX COQS
par Jacques Messiant
chez l'auteur : 6, allée des Peupliers
59190 MORBECQUE
108 p., 18 €
L'histoire ne dit pas s'il l'a ramassée dans un « gallodrome » mais l'auteur a une plume, et des plus colorées. Il fallait s'attendre qu'il la mît au service de ce sujet, controversé entre tous, que constituent les combats de coqs ! Certes, le risque était grand de tomber sur un bec : la seule évocation de cette pratique ancestrale ne dresse-t-elle pas chacun sur ses ergots ? Voilà pourquoi Jacques Messiant, sans l'éluder, n'a ici de cesse qu'il ne dépassionne le débat : s'il cite des témoins à décharge aussi prestigieux que Simons et Abraham Lincoln, si le dernier mot semble bien échoir aux « coqueleux », on comprend vite que l'écrivain n'est pas là pour rallier un camp. Il s'agit plutôt pour lui de nous attirer sur les sentes moins ensanglantées de l'étymologie et de l'ethnographie. Voire de l'art, ce livre riche en reproductions régalant d'abord les yeux. Après tout, y lit-on, ces joutes « participent de l'identité des pays du Nord, au même titre que le lapin aux pruneaux, que les airs d'accordéon, les défilés de géants, les carnavals ou la braderie de Lille ». À notre exemple, ils resteront sans doute nombreux à trouver dans ces derniers plus ample matière à pousser des cocoricos. Du moins jugeront-ils désormais en connaissance de cause. Notre propos n'est-il pas de veiller à ce que, le livre aperçu sur les rayons, seul... le sot l'y laisse ?