À vous de jouer
Ne sortons pas de notre coquille sans avoir précisé l’orthographe des produits dérivés : il importe en effet de ne pas confondre le coquillard que, familièrement, l’on se tamponne et le coquillart, calcaire renfermant des coquilles fossiles. Éternel problème que celui des finales en -ar, dont on ne sait jamais si elles se suffisent ou si elles soupirent après un d ou un t ! N’affirmez qu’il s’agit là de l’enfance de... l’art qu’après avoir réussi un sans-faute dans le test qui suit : convient-il d’ajouter à ces noms communs une consonne ? Et, si oui, laquelle ?
A. bazar
B. canar
C. dinar
D. brocar
E. coquar
F. lascar
G. rancar
H. stewar
I. blizzar
J. canular
K. champar
L. jacquar
M. lupanar
N. balbuzar
O. coquemar
P. racontar
Q. cauchemar
R. corbillar
S. traquenar
T. ja(c)quemar
U. colin-maillar
A, B, C, F, J, M, O, P et Q sont corrects (on peut certes gratifier canar d’un d si l’on songe au palmipède mais, tel quel, le mot a désigné une buse d’aérage !). Il convient, en revanche, d’ajouter un d à H, I, L, N, R, S et U, un t à K et à T. Il est indifférent d’ajouter un d ou un t à E : on écrit aussi bien coquard que coquart. Enfin, le sens seul permettra de trancher dans les cas D et G : si brocard s’applique à un adage, à une moquerie ou à un chevreuil, le brocart est un tissu ; de même, on ne confondra pas l’équivalent familier de « rendez-vous », lequel s’écrit plutôt rancard ou rencard, et le « rebut » de l’expression mettre au rancart.