À vous de jouer
Turlututu, chapeau pointu
Ni pu ni su ne prennent d'accent circonflexe sur le u. En diriez-vous autant des participes passés qui ornent les phrases suivantes ?
A. Je n'ai jamais cru à ce conte de fées !
B. Il semblerait que sa sottise ait cru et embelli.
C. Elle écoutait le notaire avec un intérêt accru.
D. As-tu un laissez-passer en bonne et due forme ?
E. Ils ont toujours été mus par une profonde bonté.
Si l'on peut dire...
Aux yeux des puristes, certaines de ces constructions avec savoir et pouvoir sont douteuses, voire franchement incorrectes. Les repérerez-vous ?
A. Je ne sache pas qu'il ait obtenu gain de cause.
B. Ça se peut qu'ils arrivent en retard.
C. Vous n'êtes pas sans savoir qu'il a réussi.
D. Puissé-je y parvenir par mes propres moyens !
E. Il a travaillé avec acharnement, que je sache.
F. C'est là pure malchance, et je n'en peux rien...
G. Je sais mes obligations envers vous.
H. Il est impossible qu'on puisse crier à ce point !
Jeu n° 1 : Oui, sauf pour B (le participe passé de croître prend un accent circonflexe, à la différence de celui de croire). Il est à noter que due et mus s'écriraient, au masculin singulier, dû et mû.
Jeu n° 2 : B appartient à la langue familière, et mieux vaudrait employer Il se peut ; E trouverait grâce aux yeux de Grevisse et de Hanse, mais beaucoup estiment préférable de n'utiliser que je sache que dans une phrase négative ; F (je n'y peux rien !) ; H, l'emploi du verbe pouvoir après le mot impossible étant considéré comme pléonastique. Les phrases A, C, D et G sont correctes, et souvent même d'un registre soutenu.