À vous de jouer
Pour la première fois depuis la fondation des championnats d'orthographe, en 1985, les tests appelés à départager les éventuels ex æquo n'ont pu être dictés aux concurrents de la finale, pour une raison qui, à aucun moment, ne leur fut précisée... Nécessité de compenser le léger retard dû à l'intervention inopinée des intermittents du spectacle ? Fausse alerte à la bombe, hypothèse qu'un imposant déploiement de forces de police rendait tout à fait crédible ? Toujours est-il que les finalistes l'ont échappé belle car, comme à l'accoutumée, ces tests étaient de fort belle facture. Jugez-en plutôt et, au besoin, confiez à un proche le soin de vous les dicter. Rappelons tout de même que l'accord parental est, au préalable, éminemment souhaitable et que de telles élucubrations doivent, plus que jamais, être réservées à un public averti !
Test n° 1
Un paléographe trapu, courbatu et flapi s'appesantissait sur un manuscrit opisthographe relatif au théâtre élisabéthain. Alors, pour le doper, son domestique, hiératique comme un hoplite, lui versa un verre de halbi dans un mazagran en parian, accompagné d'une part d'appenzell. Puis il entama un morceau appassionato, avant d'apaiser les maux de son maître à l'aide d'un opodeldoch.
Test n° 2
C'est dans les prés humides que croît la gratiole et que l'on aperçoit les corolles infundibuliformes des liserons, dans les champs qu'on trouve des vesces à feuilles pennées, sur les étangs que glissent les morillons effleurant les ményanthes rosés sous les amentifères, et sur les feuilles du chêne que s'accroche le cynips.
N.D.L.R. : Si, si ! C'est bien du français...