Finale 2012 des Timbrés à la Sorbonne

Un second tour peut en cacher un autre !

17 juin 2012

Pour les Timbrés de l'orthographe, ce nouveau concours national qui ambitionne d'occuper le terrain laissé vacant par les feus Dicos d'or, la finale d'hier revêtait elle aussi des allures de second tour ! Après le sentiment de... ballottage qu'avait laissé une première édition prometteuse mais perfectible, il importait cette fois de rallier la majorité des suffrages de cette clientèle exigeante, voire tatillonne, qu'ont de tout temps constituée les athlètes du dictionnaire. De l'avis des quelque cinq cents finalistes — dont trente-trois de notre région (la quatrième en termes de participation) —, la mission fut accomplie au-delà de toute espérance.

Ce n'est pas le cadre, il est vrai, qui risquait de noircir le tableau : on n'avait pas en l'occurrence, pour la maquiller en bureau de vote, réquisitionné la première école de quartier venue mais — excusez du peu ! — le grand amphithéâtre de la Sorbonne, lequel, par sa magnificence, rappelait les plus belles heures des grands-messes « pivotesques ». La participation pas davantage : les gradins copieusement garnis indiquaient assez qu'il s'était trouvé peu d'inscrits pour se découvrir, en dernier ressort, une âme d'abstentionniste ! Le suspense lui-même eut le bon goût de demeurer à son comble jusqu'à l'heure de la proclamation officielle des résultats : c'est qu'ici ne sont nullement à craindre les sondages effectués « à la sortie des urnes », les candidats, à chaud, se révélant en général très mauvais juges de la qualité de leur production !

Bref, toutes les conditions étaient réunies pour que fût dignement célébrée, vingt-quatre heures avant l'autre, cette fête des... impairs, tant il est vrai que la star de ces joutes masochistes, bien plus qu'Éric-Emmanuel Schmitt ou Frédérick Gersal, pourtant impeccables tous deux, reste... la faute ! Pour que ce « second » tour, aussi, fût séance tenante rebaptisé « deuxième » tour : il est clair, désormais, que l'opération va s'inscrire dans la durée. On relevait en effet dans les travées beaucoup plus de thuriféraires que de sycophantes — que les lecteurs qui, à l'instar de leur président, entendent rester normaux interrogent leurs dictionnaires ! Mais pouvait-on sérieusement redouter, l'inévitable période probatoire passée, qu'une épreuve parrainée par La Poste ne vienne à manquer de cachet ?

 

Retrouvez cet article (avec les photos qui l'accompagnent) dans sa présentation originale, tel que La Voix du Nord l'a publié.