À la mémoire de Roland Dewaele
Quand la java s'en va...
2 juin 2007
Roland Dewaele, le chantre de l'accordéon, n'est plus. Ses mains ne courront plus sur les claviers de nacre. Elles n'apprivoiseront plus l'espace, pour réclamer ici un tutti, là pour intimer le silence. Elles ne glisseront plus sur le vélin pour narrer, comme il l'avait fait il y a peu dans un livre publié par nos soins, l'épopée nordiste de son cher piano à bretelles. Elles se sont jointes cette semaine pour toujours, dans la probable sérénité du devoir accompli : l'instrument à la réhabilitation duquel il a voué sa vie vient de forcer les portes du Conservatoire national supérieur de musique de Paris. Quiconque a mis ses pas dans ceux de ce musicien hors normes, qui présida durant cinquante-cinq ans aux destinées d'un des orchestres les plus réputés de l'Hexagone, sait que l'Hazebrouckois n'y est pas pour rien. Partant, les larmes ne peuvent être de mise : le grand bal des étoiles compte désormais un virtuose de plus.