Les fermiers sont sympas

(Mons-en-Barœul - 2010)

à la mémoire de Christian Aubin

C'est le summum, le fin du fin, le nec plus ultra ! Le passage obligé de la gent politique ! Le « sésame ouvre-toi », pour quiconque aspire à un destin national ! Le temps n'est plus où le paysan, volontiers raillé pour ses manières frustes, se faisait traiter de pedzouille ou de cul-terreux... On se bouscule désormais pour serrer sa main calleuse, flatter l'arrière-train de ses bêtes ou — au pis aller — pour les traire devant l'objectif. C'est que le Salon de l'agriculture est le dernier où l'on pose. Il ne s'agit pas seulement, comme le clament à la cantonade les médias, de « la plus grande ferme de France », c'est aussi celle qui accueille le plus d'authentiques célébrités, mais arrêtons là les vacheries...

Le seul, peut-être, à ne pas se presser au portillon est l'actuel pensionnaire de l'Élysée. De peur de se prendre un râteau, il n'y exhibe plus qu'avec parcimonie sa binette, au risque de passer pour un bêcheur. Tirer sur les grosses tettes, très peu pour lui ! Quant à ses conseillers, ils ont beau ressasser, nouveaux Sullys, l'importance de ces deux mamelles qu'ont toujours constituées, pour la France, labourage et pâturage, rien n'y fait : le petit verni a les mêmes à la maison, et en infiniment plus gracieux ! Vous ne voudriez pas qu'à l'instar de ce prédécesseur exécré entre tous il allât faire le Jacques des heures durant, à errer de chope en échoppe et de bât en bat-flanc ?

Cela dit, quelle pêche a cet amateur de pommes ! Ne comptez pas sur lui pour tomber dedans — lipothymie ? — un jour de canicule : à près de quatre-vingts balais, il plastronne, saucissonne et biberonne à tous crins... Et peu lui chaut que l'attentionnée Bernadette n'entérine la terrine ni n'agrée le magret, ce n'est pas une banale ischémie qui le fera renoncer à un seul mets du cru : aucune chance qu'il lâchât l'époisses ou ne parvînt au bout du rollot ! Rien de tel que les rillons pour chasser la morosité, qu'un demi pour se moquer du tiers comme du quart ! Et au diable les politiciens boulot boulot qui, tout à leur envie de se faire mousser, en oublieraient presque les plaisirs de la chère...

 

TESTS

1) Plus ou moins vache, l'orthographe de ces bêtes à cornes d'hier ou d'aujourd'hui ! Écrivez sans vous tromper :

bélier, chèvre, buffle, mouflon, zébu, bubale, isard, gaur, impala, aurochs (juniors) ;

2) Qu'élève-t-on quand on s'adonne à l'ostréiculture, à la cuniculiculture, à l'héliciculture, à la mytiliculture, à la sériciculture, à la trutticulture, à la conchyliculture, à l'astaciculture ? Tous ces mots sont évidemment à écrire sans fautes (adultes amateurs et professionnels) !