Gare à vos fesses !

(Vaucresson, 2008)

De grâce, n'allez pas dans ce titre subodorer la moindre menace : dussiez-vous commettre dans les lignes qui suivent une ou deux peccadilles, voire quantité de bourdes, vous ne vous exposeriez ici à aucunes représailles. Quand au risque d'étaler vos lacunes vous venez servir une noble cause, ce serait d'ailleurs un comble ! En fait, nous voulions vous mettre en garde contre ces relax extrême-orientaux que l'on a, sans chinoiser, retirés de la vente parce que, si moelleux qu'ils parussent, ils mettaient l'épiderme en capilotade. Que va-t-on devenir si l'on ne peut plus même s'asseoir sur les soucis de l'heure : krachs en cascade, caténaires vandalisées, retraites renvoyées aux calendes grecques ?

En attendant, il serait séant que, conformément à l'ancestrale loi du talion, le fabricant responsable de ces urticaires carabinées fût mis à son tour... au placard ! D'autant que les effets, que l'on prétend dus à des sachets censés combattre les moisissures, vont bien au-delà de ces banals érythèmes que terrasse le premier antihistaminique venu : au dire des quelque quatre cents victimes qui, lasses des atermoiements, ont fait le siège du vendeur et se sont serré les coudes pour obtenir réparation, le prurit, les papules ou ces fichues squames seraient eux aussi de la partie. C'est dire si, dans ce procès qui — ô paradoxe ! — ne sera pas jugé digne des assises, les avocats des plaignants jouent sur le velours.

Il s'en faut, Dieu merci, que le passionné d'orthographe encoure de tels déboires ! Lui ne saurait décemment se satisfaire des accotoirs d'un vulgaire relax : son ordinaire serait plutôt fait de bonnes chaires, de cathèdres exhaussées et de faldistoires tarabiscotés. Au pis aller, et dans un registre moins altier, de ces chaises percées qui aidaient hier au passage des fèces. Ou encore de cette exèdre dont il peine à retenir le genre et que, pour cette raison, il mettrait volontiers au ban des dictionnaires. Quant au canapé, pour qu'on l'honore d'un regard, mieux vaut qu'il se tortore au pays des Jutes et qu'il s'appelle smorrebrod ! C'est que, pour cet obsédé de la gagne, n'a d'intérêt que le fauteuil dans lequel on arrive...

 

TESTS

Les mots sont à écrire au singulier. Les seniors préciseront le genre de chacun d'eux, et les professionnels devront, de surcroît, fournir pour chaque mot proposé les diverses graphies possibles, qu'il s'agisse de variantes ou d'homophones.

Mais à quoi riment ces fauteuils ? accueil, écueil, portefeuille (juniors) ; chèvrefeuille, orgueil, trompe-l'œil (seniors amateurs) ; feuil et feuille, quartefeuille, poiseuille (seniors professionnels).

Mais à quoi riment ces canapés ? coïnculpé(e), mélopée, onomatopée (juniors) ; cépée, flopée, lippée (seniors amateurs) ; canopée, conopée, sténopé (seniors professionnels).

Mais à quoi riment ces relax ? fax, morphosyntaxe, pneumothorax (juniors) ; névraxe, opopanax, parallaxe (seniors amateurs) ; apax ou hapax, sax et saxe, anthrax et entraxe (seniors professionnels).