A fauté !
(Hazebrouck, Téléthon 2008)
Qu'ils l'aient emporté après un ballottage, à quelque cent voix près, ou qu'au terme d'une campagne convaincante ils se soient offert une balade de santé, raflant les neuf dixièmes des suffrages dès le premier tour...
Que leur succès ait été révélé par les traditionnelles enveloppes bleu-gris, un brin chiffonnées par les scrutins antérieurs, ou par ces machines à voter flambant neuves dans lesquelles le dépouillement a laissé une bonne part de son charme...
Quelle que soit la charge — du simple conseiller au premier magistrat en passant par le maire adjoint — qu'on leur a attribuée ensuite au sein de la majorité ou de l'opposition municipales...
Qu'il leur faille gérer une de ces agglomérations rurales que le monde entier nous envie ou une ville qui recèle plus de vingt mille âmes...
Que leurs compétences naturelles les prédisposent au budget, à l'état civil ou à la voirie ; que leurs attributions les amènent à créer des crèches, des gymnases ou des ronds-points...
Que leurs ambitions s'arrêtent au perron de l'hôtel de ville ou lorgnent des hémicycles autrement cotés ; qu'ils se satisfassent de l'écharpe dont ils sont ceints ou qu'ils brûlent en leur for intérieur pour des maroquins plus huppés...
Qu'ils aient partie liée avec une formation politique ou que, rebelles à toute idée de sujétion, ils préfèrent jouer les francs-tireurs que seul préoccupe l'intérêt de leurs administrés...
Il sied, quoi qu'il en soit, de féliciter les heureux élus qui, au péril de leur réputation, se sont prêtés à cette dictée tout assaisonnée d'écueils ! Qu'ils y excellent ou non importe peu : l'essentiel n'est-il pas de participer... et de payer son écot ?