Nil obstat

(à bord du RV Steigenberger Royale, 2022)

Telle est sans doute l'annotation qu'en leur for intérieur la plupart des Lecteurs voyageurs rêvent de voir inscrite au faîte de leur prochaine copie ! Encore que, pour ce faire, il siée d'abord de triompher des hiéroglyphes obscurs, des obélisques élancés et des mastabas en ruine que, contexte oblige, le scribe qu'ils connaissent bien n'aura pas manqué, en sphinx qui se respecte, d'éparpiller façon puzzle sur le trajet... Nul doute, en tout cas, que les phrases tarabiscotées que ce sadique aura échafaudées, sous la pression amicale mais ferme de son âme damnée Philippe, ne se révèlent aussi labyrinthiques que les couloirs exigus des pyramides locales.

Fort heureusement, pour se rasséréner (comme pour tenter d'effacer de son esprit les excédantes exactions perpétrées, quelque deux mille cinq cents kilomètres plus au nord, au nom du papy russe), il y aura toujours, fidèle au poste, le pharaonique pont soleil, orgueil des felouques ultramodernes de CroisiEurope. Cela dit, et quand il ne saurait être question que l'on passât de la pommade à qui que ce soit, gare aux morsures de  !

 

N.B. Le titre, écrit au tableau, ne donnait lieu à aucune faute. Clin d'œil évident au thème de la croisière, il s'agissait ici de la formule latine employée par la censure ecclésiastique pour autoriser l'impression d'un ouvrage contre lequel aucune objection doctrinale ne peut être retenue. Allusion, pour l'occasion, au sans-faute espéré par les croisiéristes !