Joséphine, ange gardien ?

(Rueil-Malmaison, 2019)

Jusqu'aujourd'hui, l'orthographe et le patronyme ô combien prestigieux des Bonaparte ne s'étaient donné rendez-vous qu'une fois dans l'histoire, à Compiègne. S'y était déroulée en 1857, chacun se le rappelle, l'ébouriffante dictée de Mérimée, laquelle avait valu à l'empereur quelque quatre-vingts fautes quand — camouflet suprême — l'ambassadeur d'Autriche n'en commettait que trois ! Il est vrai que, dans la famille desdits Bonaparte, on avait affaire là au neveu pâlichon et mondain que le républicain Hugo appelait « Napoléon le Petit ». Le grand, le seul, l'unique, préférait de beaucoup dicter les lois à l'Europe tout entière ! C'est donc justice si Rueil, ville impériale s'il en fut jamais, possède dorénavant sa propre épreuve, que l'auteur de ces lignes a voulue corsée (on ne galèje pas avec la présumée susceptibilité des insulaires), mais surtout drolatique...

Il reste à souhaiter aux nombreuses gens qui se sont engagés dans cette ultime campagne, en fidèles grognards rattrapés par l'enivrant effluve de la légende, qu'elle ne débouche pas sur une bérézina de plus ! Certes, le choix du champ de bataille (cette espèce de détail dont s'embarrassait de bon gré notre stratège) est censé les tranquilliser : va-t'en tout de go multiplier les couacs, fausses notes et autres dissonances dans un auditorium de cet acabit ! Il n'est pas davantage impossible que, pour inspirer ses très chères ouailles, accoure céans l'impératrice en personne, dont les mânes vénérés hanteraient toujours le château de Malmaison, à moins d'une demi-lieue d'ici. Mais peu nous chaut l'issue de cette échauffourée linguistique : l'essentiel n'est-il pas que, l'espace d'un après-midi, nous ayons communié dans la nostalgie d'une époque où l'on ne rougissait pas encore de s'exprimer en français ?

 

TEST

Ils ont connu l'Empire et prêté leur nom à une voie rueilloise : écrivez ce dernier.

1. Chateaubriand ; 2. Sue ; 3. Courier ; 4. Bourrienne ; 5. Vigée-Lebrun.