Finale régionale des Dicos d'or

Une finale sans Pivot et sans France 3 !

Finale régionale 2002
(Musée d'histoire naturelle, Lyon)
samedi 16 novembre 2002

De cela au moins on a toujours été sûr : les finales régionales des Dicos d'or se joueront, comme de coutume, à guichets fermés (ceux du Crédit Agricole il va sans dire, indéboulonnable coorganisateur de l'épreuve aux côtés de Lire et de Larousse). Les quelque cinq mille concurrents qui ont passé le cap des sélections — et, parmi eux, les trois cent soixante et onze représentants du nord de la France, à Lille Grand Palais — seront bien là, fidèles au pupitre. D'abord parce que jamais droit de grève ne leur a été octroyé. Ensuite et surtout parce que, chez ces gens-là, la recherche d'un accord est devenue une seconde nature. Fussent-ils moyennement payés de leurs efforts (pour appréciés qu'ils soient, les prix peuvent paraître modestes en regard de ceux que décernent certains autres jeux télévisés, moins exigeants pourtant sur le plan culturel), les soumettrait-on à des cadences infernales de révisions, se heurteraient-ils à des législations obsolètes et à des règles quelquefois absurdes, les travailleurs (et les travailleuses !) du dico ont, depuis l'origine des championnats en 1985, tout enduré. Il leur est certes arrivé de protester contre une direction — pardon, un jury — peu sensible à leurs revendications. Mais à aucun moment, même lors des pires coups fourrés du P.-D.G. Pivot (qui ne se souvient, entre autres provocations, de son « cent d'encres » ?), ils n'ont fait mine de cesser le travail. C'est dire si contre vents et marées ils s'apprêtent, cette année encore, à subir, victimes consentantes, les supplices raffinés de leur bourreau favori.

Mais le bourreau sera-t-il là ? Telle était la... question que chacun se posait, non sans angoisse, ces derniers jours ! Ne se verrait-il pas contraint, pour la première fois, de déléguer ses pouvoirs à des tortionnaires intérimaires, formés dans nos provinces ? La grève de l'audiovisuel public ne le condamnerait-elle pas au silence, en même temps qu'au chômage technique ? Pour le savoir, il aurait fallu avoir des antennes, et c'était justement là que le bât blessait ! Il était à redouter, en effet, que la guerre des 3 n'eût pas lieu et que le combat de prestige qui devait mettre aux prises douze régions et leurs télévisions respectives ne cessât, faute de techniciens plutôt que de combattants...

Las ! on sait, depuis hier après-midi, que les craintes susdites n'étaient que trop fondées : si les finales régionales sont maintenues, elles ne seront pas diffusées par France 3. Il ne reste plus aux candidats qu'à vérifier s'il y a un trait d'union à huis clos... et à nos lecteurs qu'à patienter jusqu'à dimanche matin pour prendre connaissance, dans nos éditions, du texte de la dictée...