Le poids des mots ? Le choc des dicos ?
Lille Grand Palais vibre à son tour !
Finale régionale scolaire 1997
(Lille Grand Palais)
dimanche 28 septembre 1997
Faut-il invoquer la loi des séries ? Soupçonner quelque entreprise visant à discréditer les hauts lieux de la métropole lilloise ? Toujours est-il que, moins de deux semaines après l'épisode Eurocity(1), des vibrations suspectes ont été enregistrées à Lille Grand Palais, ce samedi vers 13 heures, lors de la demi-finale des Dicos d'or scolaires. Bernard Pivot avait à peine lu sa dictée — à forte coloration nordiste — que nombre de candidats étaient parcourus d'incoercibles frissons. Si les images de France 3 n'en ont rien laissé paraître, des témoins dignes de foi ont affirmé avoir vu des fronts se plisser, voire assisté, dans la salle, à plusieurs effondrements.
Des élèves qui, jusque-là, avaient fait preuve d'une volonté sans faille ont senti soudain leur moral se fissurer, certains avouant même qu'ils étaient à côté de la plaque. Jusqu'aux parents qui nous ont confirmé qu'ils n'avaient cessé de trembler durant l'épreuve, et pas seulement pour leur progéniture !
Heureusement, le bon sens cher au Crédit Agricole, principal organisateur, a prévalu (il faut autre chose qu'un gouffre pour impressionner une banque) et personne n'a été évacué. Tout au plus a-t-on dépêché sur place quelques spécialistes ès catastrophes langagières, lesquels se sont assuré, stylo rouge à la main, de l'intégrité de la structure grammaticale. Leurs instruments de mesure n'en ont pas moins diagnostiqué un séisme de magnitude six sur l'échelle de Bled. Rien d'anormal à ce que d'aucuns soient sortis de l'épreuve un brin secoués, d'autant qu'il y avait, dans le texte proposé, à boire et à manger : participes passés, consonnes doubles, accents circonflexes... et tout le tremblement !
(1) Le 15 septembre, à Euralille, deux mille personnes avaient été évacuées à la suite d'une étrange vibration.