La finale 2000 a eu lieu à l'Olympia
Une dictée, ça vous chante ?
Finale nationale 2000
(Olympia, Paris)
mardi 16 janvier 2001
L'orthographe avait déjà ses championnats de France et du monde ; depuis dimanche, elle a aussi ses Jeux... olympiaques !
C'est en effet la salle chère au regretté Bruno Coquatrix qui a servi, cette fois, de décor à la finale nationale des Dicos d'or. Dans ce lieu mythique entre tous, où flottent encore les mânes de ceux qui ont élevé la chansonnette au rang d'un art, comment les deux cent neuf candidats ne se seraient-ils pas, peu ou prou, laissé gagner par l'ambiance ?
Si les plus confiants, dans le sillage d'Aznavour, se voyaient déjà en haut de l'affiche, bon nombre ne cachaient pas leur anxiété dans les minutes qui précédaient la lecture de la dictée : « Et maintenant, que vais-je faire ? » semblaient-ils se dire avant que Bécaud, l'invité d'honneur, ne leur prêtât bientôt main-forte. N'avaient-ils pas été contraints, sur de déchirants « Ne me quitte pas », d'abandonner leurs chers aide-mémoire au vestiaire ?
Il n'en fallait pas plus pour que, par prudence, les plus sensibles du côlon s'enquièrent de l'éventuelle présence aux alentours d'une... cabane au fond du jardin !
Certains essayaient bien de crâner, se fendant même d'un admiratif « Jolie môme » à l'apparition de la toujours rayonnante Florence Klein ; d'autres de dédramatiser, en rappelant qu'après tout l'important — Bécaud toujours — c'était la rose...
Mais le p'tit cœur de la plupart faisait boum quand Bernard Pivot entra dans le vif du sujet, substituant aux canapés si accueillants du cocktail des fauteuils dont on avait tout lieu de craindre les ressorts cachés.
Ils ne s'en métamorphosèrent pas moins en trônes pour Céline Delattre, de Wannehain, et Christian Aubin, de La Madeleine, l'élève de Saint-Adrien et l'ancien secrétaire de rédaction de notre journal étant tous deux sacrés « Dicos de bronze » dans les catégories juniors et seniors professionnels.
De quoi, sous l'hommage et pour rester jusqu'au bout dans la note, devenir comme un p'tit coquelicot !
Cela dit, ne vous apitoyez pas outre mesure sur le sort de leurs adversaires moins heureux : à les en croire, ceux-là ne regrettent rien de rien et piaffent même d'impatience à l'idée de remettre ça l'an prochain.
Avec le temps, leur souffle déjà, en guise d'encouragement, Léo Ferré... À condition, bien sûr, que Pivot demeure fidèle au poste et à la chaire. Parce que, s'il n'y a plus d'après...