Dicos d'or, dernière
Bernard Pivot n'en a jamais fait mystère : le point final qu'en son âme et conscience il a décidé de mettre au bas de sa légendaire dictée ne saurait être qu'un point d'orgue. Longtemps, il a même espéré qu'une ultime confrontation pourrait se dérouler sur une scène internationale aussi prestigieuse que celle, inoubliable, de l'ONU, en 1992. Ne faisait-il pas, dès 2002, de la nouvelle bibliothèque d'Alexandrie un point de chute souhaitable, sinon possible ? Quel cadre cela eût constitué, convenons-en, pour des textes que bon nombre de Français ont tendance à trouver... hiéroglyphiques !
Pour des raisons essentiellement techniques — mais probablement aussi financières —, force a été d'en rabattre. Lors de la finale 2004 disputée, en janvier dernier, à l'Académie Fratellini, il n'était plus officiellement question que d'une superfinale... sur le sol parisien. On sait depuis quelques jours que c'est au Collège de France qu'elle réunira, le samedi 26 novembre, tous les vainqueurs (cadets, juniors, seniors amateurs et professionnels) de la compétition depuis sa création, en 1985.
Au demeurant, qu'importe le flacon pourvu qu'on ait l'ivresse ! Et puis ledit Collège de France, temple des savoirs littéraire et scientifique depuis près de cinq siècles, ne doit rien à personne sur le plan du symbole.
Ce que ne précise pas l'invitation qui vient d'être adressée à chacun des lauréats, c'est la tenue dans laquelle ceux-ci seront priés de se présenter. Reconnaissons bien volontiers que l'exemple du musée Leopold, évoqué ci-contre, a fort peu de chances d'être suivi. Quand l'orthographe française aurait d'incontestables qualités, elle n'a pas vraiment la réputation d'être dépouillée...