Ne dites plus :
jusqu'à tant que...
samedi 30 août 2003
Certes, l'expression s'est rencontrée sous la plume de nos meilleurs classiques. Certes, par coquetterie, quelques-uns de nos auteurs modernes s'ingénient à la maintenir en vie. Certes, on a pu en justifier l'emploi par la volonté de marquer l'insistance jusqu'au résultat : n'est-elle pas, remarque Grevisse à la suite de La Palice, « le résultat du croisement de jusqu'à et tant que » ? Il n'en reste pas moins que ce tour est considéré, de nos jours, comme archaïque ou régional. Qui pis est, il n'est pas toujours compris de ceux qui en usent : des écrivains aussi expérimentés que Montherlant ou Cesbron ont écrit « jusqu'à temps que » ! Mieux vaut donc, aujourd'hui, recourir à jusqu'à ce que. Ou, pour peu que le subjonctif (obligatoire dans ce cas comme dans le précédent) mette mal à l'aise, à jusqu'au moment où. La nuance d'incertitude s'en trouve gommée... mais on n'est jamais trop prudent !