Ne dites pas :
le doigt sur la gâchette
samedi 29 mars 2003
Point besoin d'être général cinq étoiles à la retraite pour s'en persuader : quand elle serait généreusement employée, jusques et y compris par des écrivains de renom au premier rang desquels on trouve le certes pacifiste Jean Giono, l'expression susdite relève purement et simplement de la mission impossible. La gâchette a toujours été en effet une pièce intérieure de l'arme à feu, sur laquelle le tireur serait bien en peine de mettre le doigt. C'est de détente qu'il convient plutôt de parler dès lors que l'on évoque ce « levier coudé qui sert à abaisser la tête de gâchette, libérant ainsi le chien et le percuteur » (Robert). À l'origine, sans doute, de cette confusion des plus tenaces, le peu d'empressement que l'on met à interroger le dictionnaire quand on est soi-même... dans la ligne de mire !