Ne dites pas inconsidérément :
supporter quelqu'un
samedi 15 février 2003
Certes, il est des cas où ce tour se justifie. Si vous avez quelqu'un en aversion ; si sa présence vous pèse ; si, pour user d'un langage plus familier, vous ne pouvez ni l'encaisser ni l'encadrer, vous direz à bon droit que vous ne le supportez plus. Au sens de « tolérer la présence, le comportement de quelqu'un », la construction susdite est en tout point recevable. Autrement contestable est l'emploi du verbe au sens anglais d'« apporter son appui à quelqu'un », qu'ont contribué à populariser le sport et ses « supporters ». Il n'est d'ailleurs pas sûr que, dans cette optique, la francisation récente en supporteur soit un bon calcul : elle a surtout pour effet de légitimer cette acception douteuse du verbe supporter, alors que le français avait en rayon, avec soutenir et encourager notamment, tout ce qu'il fallait pour exprimer la même idée !