Ne dites pas :
ça risque de marcher !
samedi 2 février 2002
À moins que vous ne fassiez partie de ces aigris qui ne demandent pas mieux que tout s'effondre à leur suite, il serait plus opportun de dire « Il y a une chance (pour) que ça marche ». Le verbe risquer ne saurait s'employer en effet qu'à propos d'une circonstance fâcheuse : si « elle risque d'être licenciée » est irréprochable, « il risque de guérir » ne décrochera pas, chacun le comprendra, le prix du bon sens. Pour des raisons semblables, on se défiera de la tournure s'avérer faux. Depuis que le verbe s'avérer a troqué son sens premier (« se faire reconnaître pour vrai ») contre celui, beaucoup plus général, de « se révéler », l'illogisme d'une telle formule n'est plus ressenti par l'usager. Pas plus que ce dernier ne se montrera sensible au caractère pléonastique de s'avérer exact... lequel va pourtant de soi pour quiconque se pique d'étymologie !