Ne confondez pas :
courir et encourir
jeudi 16 février 2006
Ces deux-là ont beau se ressembler, ils n'en sont pas pour autant interchangeables ! On encourt « le blâme, la critique, la censure, le mépris, la disgrâce, l'indignation, la haine, la vengeance », dixit le Grand Robert. On l'aura compris, on ne peut encourir que quelque chose de fâcheux, et si, dans ses Mémoires d'outre-tombe, Chateaubriand se laisse aller à écrire qu'il est aussi dangereux d'encourir la faveur du tyran que de mériter sa disgrâce, c'est pure ironie de sa part. Cela dit, on se gardera d'imposer à l'intéressé des heures supplémentaires : mieux vaut rencontrer des difficultés, assumer des responsabilités que de les encourir ! Surtout, on se contentera de courir un risque ou un danger. Et l'on n'écrira pas, fût-ce par souci de compensation, comme Robert Sabatier dans Trois sucettes à la menthe : « Il était fier de ne jamais courir de reproches. »