Ne dites pas :
l'avion s'est scratché
jeudi 2 février 2006
Un anglicisme peut en cacher un autre. Qui ne s'est aperçu, rien qu'en tendant l'oreille aux propos répercutés par les étranges lucarnes, que le crash se faisait de plus en plus damer le pion par le scratch ? A priori, pourtant, rien de commun entre le premier, qui fait florès en cas de catastrophe aérienne et le second, qui désignait à l'origine une course dans laquelle tous les concurrents partaient sur la même ligne. Par extension de sens, était aussi scratché celui qui, contraint de déclarer forfait, s'était vu rayer d'une liste de concurrents. Par quel hasard autre que phonétique ce scratch-là est-il en voie d'être assimilé au crash, avec la récente bénédiction du Petit Larousse ? On en viendrait presque à regretter notre bon vieux verbe « s'écraser » qui, pour paraître ringard à beaucoup, au moins ne prêtait pas le flanc à des confusions de cette nature !