Ne confondez pas :
prodige et prodigue
jeudi 18 août 2005
Vous auriez certes quelques excuses au regard de l'étymologie ! L'un et l'autre descendent du même verbe prodigere, où il est question de pousser (agere) quelque chose devant soi (pro)... Dans le premier cas, un signe que les dieux adressent aux hommes : prodigium qualifiait en latin un événement miraculeux, qui se produisait contre le cours ordinaire des choses. Ainsi, l'« enfant prodige » sera celui qui fait preuve de dons extraordinaires, de capacités hors du commun. Dans le second cas, représenté cette fois par le dérivé prodigus, « gaspilleur », c'est l'argent que l'on pousse devant soi : le « fils prodigue » de l'Évangile dilapide sa part d'héritage avant de retourner, repentant, chez son père. Le fait qu'il n'en soit pas moins reçu à bras ouverts est sans doute pour quelque chose dans la confusion que nous déplorons !