Ne dites pas :
une otage
jeudi 28 avril 2005
Florence Aubenas et ses quelque cent dix jours de captivité n'y ont (pour l'heure) rien changé : à la différence de bien des noms qui se sont récemment féminisés (ministre, professeur, commissaire, etc.), otage relève toujours du seul masculin. Pour peu, ce que nous espérons, que son calvaire touche à sa fin, il nous faudra donc écrire que « l'otage français a été libéré ». Il est vrai que cette parité-là est moins gratifiante que d'autres et que l'on abandonnerait volontiers l'exclusivité d'un tel statut à la gent masculine ! Autre entorse au purisme qu'aura contribué à entretenir, bien malgré elle, l'infortunée Florence : le fait qu'elle se voie donner du « consœur » par les journalistes du sexe fort. Qui ne se souvient d'avoir lu chez Albertine Sarrazin : « Non, mon cher, je suis votre confrère : je serais votre consœur si vous portiez vous-même des jupons, parlons français, je vous prie » ?