Portugal-France, pour qui la valise...
(ou le carton) ?
Par le passé, on a bien fait appel à un poulpe ! Alors, pourquoi pas au lexique ? Interrogeons les mots que nous devons au portugais pour évaluer, des plus scientifiquement, les chances respectives des deux finalistes.
Albinos : n'est-ce pas un tantinet inquiétant, ces cheveux blancs que l'on risque de se faire ? Avantage Portugal.
Autodafé : évoque la destruction par le feu (comme pour Aimé Jacquet en 1998, la victoire finale effaçant tout !) de ce qui s'est écrit de désobligeant, au début de l'Euro, sur une équipe poursuivie par les démons de Knysna. Avantage France.
Banane : c'est bien beau, mais qui l'aura en finale ? Match nul.
Cachalot : du portugais populaire cachalo, « caboche, tête », à l'image de celle de l'« hélicoptère » Ronaldo, qui peut à tout moment faire trembler nos filets. Avantage Portugal.
Cobra : si Youri Djorkaeff (surnommé « the Snake ») était encore de la partie, ce serait plutôt bon signe. Las ! il a raccroché les crampons. Avantage Portugal.
Commando : les Bleus ont jusqu'ici fait preuve d'une solidarité sans faille dans les moments difficiles. Avantage France.
Griot : ce chanteur ambulant aux pouvoirs quasi surnaturels ne peut être que Deschamps. Un joueur allemand suspendu et deux blessés avant le match, un autre pendant, un cinquième longtemps considéré comme indisponible mais qui tient finalement sa place pour donner un coup de main et offrir un penalty, un tir renvoyé par la barre : heureusement qu'on l'a rebaptisé « La Dèche » ! Avantage France.
Marmelade : il est trop tôt pour préciser qui sera dedans à l'occasion de cette finale. Match nul.
Paillote : pour deviner qui finira... sur le sable, il faudrait s'appeler Madame Soleil. Mais vous ne trouvez pas que ça fait penser à Payet ? Avantage France.
Pastèque : une espèce de gros melon, non ? Et qui l'a, le melon ? Ronaldo, encore une fois ! Avantage Portugal.
Zèbre : avec un Z comme Zorro et GrieZmann. Avantage France.
Vous avez fait les comptes ? On a envie d'y croire. Il faut pourtant espérer que cet Euro cessera de jouer les iconoclastes : l'Allemagne a battu une Italie qu'elle ne bat jamais, la France a battu une Allemagne qu'elle ne bat jamais... Pourvu que le Portugal n'aille pas à son tour battre une France qu'il ne bat jamais ! Que l'on n'ait pas à crier ce soir sur l'air des lampions : « Et un, et deux, et trois, tout ça pour zéro ! »